gilbert dienderé

Au cours des années 60, 70 et 80, plusieurs pays considérés à l’époque comme des pays en voie de développement sont considérés en ce 21ème siècle comme des pays développés avec un futur économique très prometteur. Tel est le cas par exemple de la Chine, l’Inde, Taiwan, l’Afrique du Sud, la Corée du Sud, le Singapore, etc.

 

Egalement, dans les années 60, 70 et 80, le monde Occidental (Europe et Etats-Unis) détenait et/ou contrôlait 80 % du pouvoir économique et financier mondial. Cette hégémonie avait pour conséquence le détournement des richesses des pays en voie de développement vers les pays développés. Les pays qui étaient considérés comme en voie de développement sont entrain de renverser la tendance de supériorité, 80% pour l’Occident et 20% pour le reste des pays en développement à 55% pour les Occidentaux et 45% pour les autres. Ce taux va encore évoluer dans les 10 prochaines années selon la Banque Mondiale et sera de 35% pour les occidentaux et 65% pour les autres.

 

L’Afrique, bien qu’étant un continent très riche en ressources naturelles et humaines, n’a pas su redresser la barre économique, technologique et militaire. Ainsi, après les indépendances, les dirigeants africains ont continué à défendre et à protéger les privilèges et les intérêts des anciens Etats colonisateurs et ce, au dépend des intérêts nationaux. Ces dirigeants africains, sans aucune vision pour l’avenir, bloquent le développement de leurs pays qu’ils entrainent dans le chaos.

 

Cinquante (50) ans après les indépendances, la majorité des dirigeants africains n’éprouvent pas de honte à diriger des pays qui sont incapables de fabriquer un simple vélo. Ils sont incapables de réduire le taux d’importation des produits de base et curieusement, ils parlent d’émergence. A côté, les autres pays qui étaient considérés comme en voie de développement ont depuis longtemps renversés la tendance et sont à présent considérés comme de grands pôles économiques.

 

Dès lors, on peut se demander : à quel niveau sera l’Afrique dans 10 ans si aujourd’hui encore l’électrification, l’accès à l’eau, à l’éducation, etc. sont considérés comme un luxe réservé à une petite frange de la population ? Pendant combien de temps encore l’Afrique va-t-elle servir de terrain de rattrapage, économique, militaire, politique ou ethnique?

 

Il faut cependant reconnaitre le mérite de certains pays africains. Tel est le cas du Ghana qui possède une usine de fabrication de voitures de marque ghanéenne. Une usine réellement nationale qui gère de la conception à la finalisation des voitures, une usine en laquelle les banques nationales ont cru et ont accepté d’investir et qui emploient des techniciens nationaux. A quand donc ce genre d’initiative dans les pays francophones ?

 

Dans le journal le monde du 18 Septembre 2015, Mr. Laurent Bigot, ancien diplomate Français à la tête du cabinet de consultation Gaskiya, après avoir publiquement prédit l’effondrement du régime Compaoré estimait que le processus électoral burkinabé excluant des candidats sous prétexte qu’ils ont servi l’ancien régime de Blaise Compaoré constitue la principale erreur de la transition.

 

Pour ma part, je pense que tout le monde peut prédire la chute des dictateurs parce qu’ils oppressent leur propre population. La seule question importante à se poser est celle de savoir qui permet à ces dictateurs de rester aussi longtemps au pouvoir ? Qui a pu maintenir le gouvernement de Blaise Compaoré au pouvoir pendant ces 27 dernières années? Quel Gouvernement a exfiltré l’ancien Président Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire? Quel gouvernement a mis en place la logistique et s’est mobilisé pour que l’ancien Président Blaise Compaoré soit exfiltré ? Le Gouvernement Français.

 

Aujourd’hui, le Gouvernement Français condamne le coup d’état mais dit que ses soldats au Burkina- Faso ne doivent pas se mêler des affaires intérieures du Burkina –Faso. Donc à quoi servent leur présence dans ce pays si ce n’est servir et protéger les intérêts des gouvernements loyaux au Gouvernement Français et non au peuple Africain. Laurent Bigot « estime que le processus électoral burkinabé excluant des candidats sous prétexte qu’ils ont servi l’ancien régime de Blaise Compaoré constitue la principale erreur d’une transition critique ». Nous prendrons deux exemples le cas de l’Allemagne Hitlérienne et le cas des collabos Français.

 

 

 

LE CAS DE L’ALLEMAGNE HITLERIENNE

 

 

Quand l’Allemagne Hitlérienne a perdu la guerre, presque tous les militaires Nazis ont été arrêtés et emprisonnés. Cela a également été le cas des membres de la société civile qui avaient soutenu le régime Hitlérien. Arrêtés et emprisonnés, certains de leurs biens ont même été confisqués. Cette situation sociale avait d’ailleurs poussée plusieurs nazis soldats ou simples civils à l’exil.

 

LE CAS FRANCAIS

 

L’histoire nous permet de savoir ce qu’il s’est passé lorsque l’Allemagne Hitlérienne avait annexé la France. Le Gouvernement Français annexé était obligé de rendre compte au Gouverneur Nazi qui dirigeait la France soumise. Après que l’Allemagne ait perdu la guerre, toutes les personnes susceptibles d’avoir collaboré sous quelque forme que ce soit avec les Allemands, ont été poursuivies en qualité de « collabos ». Certains de ces procès ont perduré jusque dans les années 80. Le FCFA utilisé en Afrique aujourd’hui, a été inspiré du système appliqué par les Allemands aux Français.

 

Le seul tort du Gouvernement de M. Kafando et de son Premier Ministre a été de n’avoir pas réagi comme l’ancien Gouvernement Allemand et Français. Ils se sont contentés d’annuler ou d’écarter certains membres de l’ancien Gouvernement de Blaise Compaoré qui ont participé directement ou indirectement au projet de modification de l’article 37 de la Constitution.

 

Quelle est la raison du dernier coup d’état Burkinabé si ce n’est l’éclatement de la vérité cachée derrière le coup d’état qui a assassiné le Président Sankara? Comme on le dit, on prend les mêmes et on recommence!

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