revision liste electorale

Le Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015), a effectué une sortie médiatique ce mardi 03 mars 2015 à Lomé, dans le but de dénoncer des irrégularités dans le fichier électoral mis à sa disposition par la CENI en dossier PDF. Après analyse du fichier, celui-ci comporterait d’énormes fraudes entre autres, plus de 29 000 doublons. Le CAP 2015 exige donc, avant l’élection présidentielle un audit complet du fichier électoral.

 

Nous vous proposons un extrait de la déclaration liminaire de la conférence de presse animée par le CAP 2015 :
Déclaration liminaire

L’analyse préliminaire du fichier électoral de 2013 remet en cause les résultats des élections législatives de 2013 et implique l’exigence d’un audit conséquent du fichier avant la présidentielle de 2015.

Conformément à l’article 60 du Code électoral qui stipule que « les partis politiques légalement constitués ont droit d’accès au fichier », l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a réclamé sans succès, à maintes reprises et pendant plusieurs années, l’accès au fichier électoral. En réponse à l’une des dernières demandes adressée à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) le 29 Décembre 2014, la CENI a fait parvenir à l’ANC, en date du 21 janvier 2015, le fichier électoral concernant l’ensemble des personnes inscrites lors des dernières législatives 2013. Ce fichier global se présente sous la forme de 7 431 documents en format PDF pour une taille totale de 48,94 Gigabits.

Après avoir fait un travail préalable de conversion de ces documents en un format exploitable, les experts de CAP 2015 ont procédé à une série de vérifications préliminaires :

– La conformité du nombre d’électeurs dans le fichier par rapport aux résultats proclamés par la Cour Constitutionnelle lors des élections législatives de 2013 ;

– Une pré-analyse de l’unicité de l’identification des inscrits par la recherche d’homonymes et de duplicata de numéros de cartes.

Le résultat de ces vérifications préliminaires est suffisamment préoccupant quant à la qualité et l’intégrité de la base de données électorale pour que CAP 2015 prenne l’initiative de le publier sans tarder afin d’édifier les communautés nationale et internationale sur l’ampleur de la fraude au fichier électoral au Togo.

En effet, on note une différence flagrante de 23 000 voix entre le nombre d’électeurs dans le fichier obtenu (3 044 001) et celui des inscrits proclamés lors des résultats des élections législatives de 2013 (3 021 030).

** Tableau comparatif **

REGION INSCRIT 2013 FICHIER ELECTORAL 2013 DIFFERENTIEL
CENTRALE 294 773 296 326 1 553
KARA 377 305 390 339 13 034
SAVANES 343 885 340 386 -3 499
PLATEAUX 649 263 646 105 -3 158
MARITIME 1 355 804 1 370 845 15 041
3 021 030 3 044 001 22 971

En outre, la recherche d’homonymes parfaits basée sur la détermination des nom et prénoms de l’électeur et des noms des deux parents donne un résultat de 3321 doublons sur une base de 57 457 électeurs. L’analyse de ces cas de doublons montre de nombreuses anomalies :

  • Photos identiques : une même personne possède plusieurs cartes d’électeurs portant les mêmes noms (SOSSOU)
  • Photos identiques : une même personne possède plusieurs cartes d’électeurs portant les mêmes noms, dont les deux cartes sont établies le même jour, ou avec un ou deux jours d’intervalle (ABALO), et des lieux de naissance différents
  • Photos différentes : une personne a usurpé l’identité d’une autre personne pour se faire établir une carte (TOURE, ABALATEMA).
  • Dates de naissances incohérentes : des personnes visiblement d’un certain âge présumées beaucoup moins âgées de par la date de naissance portée sur les cartes (ADJAMBAO)
  • Lieu de naissance : une même personne possède plusieurs cartes d’électeurs, avec la même identité, mais avec un lieu de naissance différent (ADJAMBAO, TOSSIM)

Des cartes portées sur la liste électorale, mais n’existant pas dans la base de données accessible par recherche sur le site officiel de la CENI (KOUDOGLO carte n°1-281-01-02-36-01-00189)

Par ailleurs, la recherche de duplicata de numéros donne un total de 29 775 cartes portant les mêmes numéros pour des électeurs différents.

Enfin, une sommation arithmétique du nombre d’inscrits sur la liste PDF fournie par la CENI diffère du nombre d’inscrits sur les résultats proclamés par la Cour Constitutionnelle.

A titre d’exemple, dans la préfecture de l’Amou, il y a 54 448 électeurs sur la liste électorale, alors que le résultat proclamé par la CENI dénombre 57 457 inscrits, soit une différence de 3 009, et 6% de la base de cette préfecture.

Dans la préfecture d’Assoli, il y a 24 938 inscrits sur la liste électorale, alors que le résultat proclamé par la CENI dénombre 24 614 inscrits, soit une différence de 324 et 1% de la base de cette préfecture très peu peuplée. (…)

CAP 2015 demande à la CENI d’organiser rapidement, après la consolidation du fichier électoral qui fait suite à la révision de  2015, l’audit du fichier avec le support du prestataire de services ZETES et la participation d’experts  de haut niveau, en présence des membres de la CENI. (…)

 

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