La C14 allait-elle laisser le gouvernement en paix après les scènes d’agressions militaires connues à Sokodé ? La réponse est non. Il y a quelques jours, la ville de Sokodé a fait l’objet d’une sorte d’état de siège obligeant les populations à rester chez elles et entendant de loin des tirs à balles réelles. Terreurs, désolation, peur au ventre, les habitants l’ont sans doute. La C14 n’est pas du tout content de ces scènes et décide de remettre le gouvernement à sa place.

COMMUNIQUÉ N°54 (relatif aux intimidations et agressions des militaires à Sokodé)

Trois mois après la publication de la feuille de route, les mesures d’apaisements préconisées, notamment la libération des 44 prisonniers politiques encore en détention et la levée de l’état de siège de fait des villes de Sokodé, Bafilo et Mango, ne sont toujours pas exécutées. La Coalition des 14 partis politiques de l’opposition reste sérieusement préoccupée et s’inquiète de la dégradation de la situation sécuritaire dans notre pays en particulier dans la ville de Sokodé.

En effet, les paisibles populations de cette ville vivent depuis des mois, dans un climat de terreur entretenu par les forces de sécurité et de défense massivement présentes dans cette localité. Ces derniers jours, des évènements graves sont venus raviver les tensions existantes:

– Dans la nuit du 24 octobre 2018, aux environs de 22h, le quartier abritant le siège du PNP à Sokodé, a été encerclé par des éléments des forces de défense permettant à des individus non identifiés de repeindre les locaux en une autre couleur que celle du parti.

– Le 27 Octobre 2018, un communiqué du parti au pouvoir UNIR, a annoncé que son siège de Sokodé a été endommagé par un incendie d’origine criminelle provoquant de nombreux dégâts.

– Dans les nuits des 28 et 29 octobre 2018, des militaires, à bord de pick-up, ont circulé dans plusieurs quartiers de la ville de Sokodé et autres localités de la préfecture de Tchaoudjo, passant systématiquement à tabac les paisibles populations et tirant des grenades lacrymogènes et des rafales de balles réelles, notamment à Kparatao dont le monument symbolisant l’histoire du Peuple Tems a été criblé de balles.

La Coalition des 14 partis de l’opposition dénonce et condamne vigoureusement ces actes d’une autre époque, qui menacent gravement le vivre-ensemble dans notre pays.

La Coalition des 14 partis politiques de l’opposition togolaise lance un appel au Président en exercice de la CEDEAO, aux Présidents Ghanéen et Guinéen, Facilitateurs dans la crise togolaise, à tous les Chefs d’État de la CEDEAO ainsi qu’à la communauté internationale afin que le régime togolais mette immédiatement un terme à cette répression de paisibles populations qui éloigne toute perspective de sortie de crise.

Elle exhorte les populations à ne pas céder à la provocation et rester vigilantes et mobilisées.

La lutte populaire est invincible.

Fait à Lomé, le 31 0ctobre 2018

Pour la coalition,

La coordinatrice

Signé

Brigitte Kafui ADJAMAGBO – JOHNSON