Des industriels de la fabrication de cigarette tirent à Lomé la sonnette d’alarme de l’ampleur que prennent les trafics. Chaque année, des réseaux à l’ingéniosité irréfutable font pieds et mains pour que les cigarettes de contrebande puissent circuler dans de nombreux pays du monde. L’Afrique n’étant pas épargnée,  cette situation engendre des manques à gagner aussi bien au niveau des populations que des Etats.

A Lomé ce mardi 23 octobre, les industriels British American Tobaco, Philip Moris International et l’Imperial Brands ont rassemblé de nombreux acteurs pour réfléchir sur le trafic de cigarettes en Afrique de l’ouest, les enjeux et perspectives.

Cet atelier  est d’une importance capitale pour un pays comme le Togo, compte tenu de sa position stratégique dans la sous-région, la densité de ses activités portuaires et aéroportuaires.  Tous ces éléments, à priori des atouts, l’exposent plutôt à subir l’ampleur de ce trafic et ses conséquences surtout sur le plan sanitaire, recette,  et menace terroriste.

A travers cet atelier, les autorités togolaises et l’industrie du tabac comptent faire l’état des lieux et définir les voies et moyens devant les aider à lutter efficacement contre le fléau.

Des participants

Les pays de l’Afrique de l’ouest en ont  particulièrement souffert ces 3 dernières années. Le manque à gagner pour les Etats a été évalué à 108 milliards de F CFA pour cette seule région. Au-delà, il est à la base du financement de réseau terroriste, une situation qui complique les efforts de lutte contre la radicalisation.  Dans le même temps, entre 2013 et 2015, l’industrie du tabac de la sous-région estime à près de 11,3 milliards le nombre de cigarettes vendues en contrebande, ce qui équivaut à 314 milliards de F CFA.

« Quand on fait rentrer les produits frauduleux dans un pays, cela fragilise les industries locales. Qui dit trafic dit trafiquants ce qui signifie que ces derniers sont affiliés à des groupes terroristes », explique Marc Albassier (photo), Responsable sécurité Régional Afrique & Ocean Indien à Imperial Tobacco. Il suggère une collaboration plus poussée au sein de l’industrie du tabac et les  Etats  et surtout des populations.