C’est un événement inédit qui s’est déroulé du 15 au 18 novembre à Lomé. En effet, la capitale du Togo a accueilli pour la première fois dans le pays le Festival du Jeux Vidéo. Prenant place au sein de l’Institut Français du Togo, de nombreux studios africains y seront très largement présents, tout comme les nouveaux projets internationaux en la matière.

Un Festival Inédit Du Jeux Vidéo Au Togo

Le jeu vidéo a pris place au coeur de Lomé, la capitale du Togo, et prenant ses quartiers au sein de l’Institut Français. Cet espace culturel de plusieurs centaines de mètres carrés, dont notamment des ateliers théâtres, ou même des expositions d’artistes locaux, verra cette fois une tout autre forme d’art et de culture. Car il faut bien comprendre que le jeu vidéo a aussi su trouver son public au Togo, ainsi que sur l’ensemble du continent africain. De nombreux pays s’intéressent de plus en plus à cette industrie, et de nombreux studios que nous présenterons plus en amont voient le jour chaque année depuis 2010, et le succès est très largement au rendez-vous.

Mais avant tout, résumons en quelques mots l’événement à Lomé s’étant déroulé du 15 au 18 novembre 2017. Et point très important, cette première édition avait pour thème l’e-sport. L’audience est absolument phénoménale sur cette pratique, et si l’on en croit les chiffres, l’e-sport serait devenu en l’espace de quelques années aussi populaires que le football ou d’autres disciplines sportives, et les spectateurs sont également nombreux à regarder chacune des grandes compétitions internationales, notamment lors des rencontres de League Of Legends. Il serait même acquis que l’e-sport deviendra une discipline olympique en 2020, voire repoussé en 2024.

Alors que des tournois d’e-sport ont eu lieu au cours du premier festival du jeu vidéo à Lomé, et dont quelques paris ont pu être pris en compte sur les casino en ligne avec bonus sans dépôt français, d’autres activités ludiques ont intéressé aussi bien le jeune publique que les futurs entrepreneurs. Un atelier avait notamment pour but de sensibiliser à la « conception de jeux vidéo », ou encore un ciné-débat ayant permis de justement comprendre l’évolution incroyable du jeu vidéo en Afrique et de cette question alors posée : « Le jeu vidéo, une nécessité en Afrique ? ».

L’Impulsion « The Boy In Savannah »

Ce n’est pas dû à un hasard total si Lomé, la capitale du Togo, a été choisie pour accueillir le premier festival du jeu vidéo en Afrique. En 2016, deux jeunes togolais, fans de cette culture et de cette tendance en constante hausse, se sont lancés dans leur propre conception du jeu vidéo. C’est alors un jeu d’arcade qui résulte de ce travail, et « The Boy In Savannah » a connu très rapidement un franc succès. Jules Tchédou, 22 ans, et Gérard Pana, 24 ans, se sont félicités de cette première réalisation, dont l’accès par les utilisateurs a pu être facilité via les zones de téléchargement Google Play sur Androids. Plus d’un millier de téléchargements ont été constatés lors de la mise à disposition du jeu d’arcade, et la seconde version a connu un succès d’autant plus retentissant. Les deux jeunes gens ont même eu le droit à quelques encouragements et félicitations prometteuses de la part de géants américains de l’industrie du jeu vidéo. Car la prouesse est encore plus honorable en considérant les faibles moyens en matière de technologie et de connexion internet dont dispose le pays. La jeune entreprise « LimPio » s’inscrit dans une vision et évolution réelle de l’African Fantasy, et le studio n’est pas le premier du continent.

Le Lancement de Kiro’o Games Studio

C’est bel et bien en 2004 que ce tout premier studio du jeu vidéo voit le jour au coeur du Cameroun. Et bien avant que « The Boy In Savannah » soit développé par le studio LimPio au Togo, c’est bien Kiro’o Games qui a été un véritable influenceur sur le continent. Madiba Oliver est alors le fondateur de ce premier studio amateur, et la première version d’Aurion verra le jour à la fin de l’année 2005. Après deux longues années d’un travail acharné, et entremêlé de ses études à l’université, Madiba parvient à donner une première naissance à son bébé. Deux autres versions seront par la suite proposées en version démo. Et c’est justement cette dernière version qui attirera l’oeil des gamers novices comme les plus grands studios du moment. Car cette réalisation en matière de RPG (Role-Playing Game) surpasse toutes les attentes, et pour un premier travail amateur, il semble même être du même niveau que des réalisations à plusieurs milliers de dollars, émanant de studios déjà très prestigieux.

La progression du jeu Aurion et de la fondation de Kiro’o Games Studio ne fait que croître dans l’esprit de Madiba Oliver, et pendant près de 10 ans, il s’attèlera à développer le scénario, les images graphiques, et même s’atteler à respecter les normes en matière de Gamedesign pour polir son tout premier projet. Un tout premier projet qui le mènera dès 2016 au succès. Car après avoir réussi à créer le tout premier jeu vidéo sur PC 100% africain, par l’emploi de nombreux programmeurs et infographistes camerounais, Madiba Oliver se voit approcher par les studios américains, et Hollywood, pour adapter le scénario d’Aurion au cinéma. C’est la maison de production Good Fear Films qui serait intéressé par le projet, et si rien n’est encore totalement officialisé, cela serait en bonne voie, et la société notamment à l’origine de « Very Bad Trip » ou encore « Mulan » devrait permettre aux contes africains du jeu Aurion d’être fidèlement représentés dans les salles du monde entier.

Une Exportation À L’International

La conquête de l’ensemble du continent africain, mais aussi au-delà, traverse naturellement l’esprit des fondateurs des jeux précédemment présentés. Car si Aurion du Krio’o Games Studio, ou encore The Boy In Savannah conquiert surtout un public local, c’est une réelle envie de diffuser les contes, légendes et cultures de chacun des pays à travers l’Europe, l’Asie et même l’Amérique qui est en jeu. Sur le seul continent africain, plus de 350 millions de smartphones devraient en circulation en 2018. Et cela ne cessera de croître dans les années à venir. Dans ce sens, il est important pour les créateurs de jeux vidéo de faciliter l’accès à leur propre création, de se créer une notoriété, et développer leur sphère d’influence.

La parfaite adaptation du jeu vidéo via de simples applications à télécharger, gratuitement ou pour une poignée de quelques dollars, permettrait à chacune de ces deux compagnies de se développer, de connaître un premier succès et d’obtenir les fonds nécessaires pour que de nouveaux projets puissent arriver à leur terme, et avec de meilleurs moyens techniques. Et l’on imagine que par cette image du premier Festival du Jeu Vidéo au Togo, et plus précisément à Lomé, notamment sur le thème de l’e-sport, cela devrait amener un autre regard sur l’Afrique, et sur la réelle présence de nombreux pays du continent impliqués très justement dans cette industrie en constante croissance. Et même si les moyens techniques ne sont pas impressionnants que dans des pays davantage développés, les jeunes cerveaux à l’origine de chacun des projets arrivent à faire des merveilles, dépassant toutes les attentes, et réalisant surtout des jeux faisant la promotion de l’Afrique.

Kiro’o Games a même pu obtenir la licence nécessaire à la diffusion de son jeu vidéo Aurion via le portail Steam. C’est le tout premier portail de téléchargement légal de jeux vidéo en Amérique, mais aussi en Europe. Par cette nouvelle présence, le jeu et surtout le studio connaît alors une meilleure notoriété, et a su sans aucun doute convaincre un public plus reculé.

Nigeria, Ghana, Kenya et Ouganda Concernés Par Les Jeux Vidéo

Si nous avons pu présenter deux des principaux studios en Afrique, d’autres sont naturellement à connaître. Le Nigeria a notamment vu la création de deux studios depuis 2010 et dont la renommée est aujourd’hui internationale. Kuluya Games est un éditeur de nombreux jeux vidéo disponibles via Google Play et à télécharger sur les Androids. Les créations Masai, Afro Fighters ou encore Thumb Warrior connaissent un franc succès, avec des audiences oscillant entre 1 000 et 50 000 téléchargements depuis leurs mises en ligne. Pour le second studio nigérian, Maliyo Games propose lui aussi de nombreux jeux vidéos sur Android à télécharger gratuitement, avec près d’une cinquantaine de créations, tout aussi originales que passionnantes à découvrir.

Le studio Leti Arts est davantage né d’une collaboration entre des programmeurs, concepteurs et graphistes du Kenya et du Ghana. Cette fondation démontre, comme la volonté de Modiba oliver avec Kiro’o Games, une volonté de collaborer avec l’ensemble des acteurs africains de cette industrie du jeu vidéo, et la réalisation The Adventures of Nyangi est tout simplement un concept Leti Arts, reprenant quelque peu les codes d’un Tomb Raider classique, mais en s’inspirant de quelques personnages Kenyans et des décors de la localité. Ayant vu le jour en 2007, ce jeu vidéo est le point de départ de Leti Arts, qui conçoit aujourd’hui encore une grande panoplie d’applications à télécharger.

L’Ouganda, pays voisin du Kenya, est également impliqué dans l’impulsion du jeu vidéo sur le continent, et plus précisément le Studio Kola. Cette maison d’édition est notamment à l’origine d’un succès retentissant, puisque son application Matatu a été téléchargée à ce jour près d’un million de fois sur Android. Et pourtant, le principe de ce jeu est des plus simples : deux joueurs s’affrontent sur une table de jeu, ils disposent chacun d’une donne de cartes à jouer, et le premier à se débarrasser de ses cartes à gagner. La sobriété, mais surtout la possibilité de s’affronter en ligne, sur un simple jeu de cartes, confère un grand succès dans le pays. Le Matatu est le jeu de cartes le plus populaire en Ouganda, et cette fidèle adaptation sur Android est une véritable réussite. Le studio n’en est pas resté là, puisque d’autres créations ont suivi, telles que Keiko ou Mosquito Rush, dont le succès a été tout aussi retentissant. Spar est la toute nouvelle création du studio et s’appuie cette fois sur le jeu de cartes le plus populaire au Ghana. Mais là encore, c’est la conception graphique et la fluidité du jeu qui sont saluées.