Me Celestin Agbogan, Président LTDH

La Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) vient de sortir un rapport sur la crise togolaise. Décidément, elle ne plait pas au pouvoir en place. Sur la période du 19 août 2017 au 20 juillet 2018, la Ligue a mené une enquête dans le pays. Elle est allée sur les traces des victimes des manifestations ou du moins de cette crise sociopolitique qui dure pratiquement un. Selon un rapport de 55 pages publié à cet effet, 22 morts, 941 blessés dont 202 par balles ont été enregistrés. De façon précise, il y a eu 472 arrestations dont  255 libérations et 53 détentions.

« Tous nos compatriotes victimes de la torture et de la négation de leur humanité par le pouvoir et ses forces de répression avec la complicité d’une justice aux ordres, ont besoin de liberté, pour ceux qui sont encore en prison injustement, et de justice pour tous les autres. Cette justice abîmée ne sera restaurée que le jour où elle prendra courageusement le dessus sur l’impunité qui est un horrible déni de toutes les avancées civilisationnelles de l’humanité », écrit dans la préface du rapport  le Prof AyayiTogoata APEDO-AMAH, enseignant-Chercheur aux Universités du Togo et ancien Secrétaire Général de la LTDH.

Le gouvernement menace de saisir la justice

Dès la publication de ce rapport, le gouvernement ne s’est pas du tout senti dans sa peau. Il a menacé de saisir la justice. Il ne s’agit que des « accusations fallacieuses et non fondées » de la LTDH selon l’exécutif. Les organismes de défense de droits de l’homme sont invités ainsi à faire preuve d’impartialité, d’objectivité et de professionnalisme dans leur travail. « Le but visé par cette sortie médiatique de la LTDH est de faire porter au gouvernement, la responsabilité des violences et des dérapages ayant entraîné des pertes en vies humaines et des dommages considérables sur les biens publics et privés »,  affirme le gouvernement. Jusqu’où cette affaire pourrait  aller ? On attend de voir la suite…

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