Les élections de décembre 2018 ne font pas la fierté de l’opposition togolaise. Elle a déjà appelé la CENI à arrêter son travail mais ce cris de détresse devra-t-on dire n’est pas encore entendu et ne le sera sans doute pas. La CEDEAO est perçue comme l’institution possédant ‘la solution magique’ pour résoudre la crise or la CEDEAO ne peut pas aller à l’encontre de ce qu’elle a dit plus tôt.

Il s’agit de la tenue des élections législatives prévues au 20 décembre. Voici ce qui va sans doute arriver en décembre si l’opposition refuse d’occuper ses places au sein de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Le scénario qui risque de se produire va arranger le parti au pouvoir. L’Union pour la République (UNIR) va encore rafler beaucoup de places à l’assemblée nationale. Dans un contexte comme celui-ci, il serait difficile à l’opposition de suivre la faisabilité des réformes tant réclamées et même de s’opposer à des lois introduites par le parti au pouvoir. Ce sera un boulevard ouvert devant le parti au pouvoir de 2018 à 2023.

Le schéma qui se dessine est assez simple. Du moment où la coalition de l’opposition n’ira pas prendre ses places au sein de la CENI, les relents  de fraudes électorales seront plus qu’une réalité. Le parti au pouvoir pourrait même avoir plus de 80 députés sur 91. A ce jour, il n’y a que le Nouvel Engagement togolais (NET) qui siège à la CENI. Ceci revient à déduire que les partis pouvant participer aux prochaines élections s’amenuisent.

Déjà, des observateurs accusent l’opposition de jouer à un jeu dont elle-même maîtrise les tenants et les aboutissants. Dans un pays où des articles de la Constitution ont donné naissance à des troubles débouchant sur la mort de  22 personnes puis 941 blessés dont 202 par balles. De façon précise, il y a eu 472 arrestations dont  255 libérations et 53 détentions. C’est ce que ressort un rapport de 55 pages de la  Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH).

En un mot, si les partis de l’opposition boycottent les élections, ils seront absents du Parlement pour les cinq prochaines années.