L’un des plus historiques partis de l’opposition togolaise, l’Union des Forces pour le Changement (UFC) a rencontré une délégation de diplomates ce week-end à Lomé. A l’ordre du jour, le parti poursuit et mise sur les voies légales de réclamation des réformes. Loin des manifestations et des violations des droits humains, il en appelle à la culture de la paix, à la sérénité. Voici en intégralité le mémorandum sanctionnant la rencontre.

 

Mémorandum de l’UFC sur la situation politique actuelle à l’attention des diplomates accrédités au Togo

L’Union des Forces de Changement (UFC) s’est engagée depuis sa création en 1992 dans un combat pour une alternance démocratique par les voies légales. Après 25 ans de lutte frontale et suite à la disparition du Général, notre parti s’est engagé dans un long processus de négociation avec le parti au pouvoir pour que la politique au Togo ne se fasse plus par les armes, les gourdins, les coupe-coupe. Ce processus a abouti à la signature en mai 2010 d’un accord politique entre l’UFC et le RPT devenu UNIR. Cette « Paix des braves » a pour enjeu essentiel, une alternance politique pacifique et négociée. La mise en œuvre de cet accord politique passe par la concertation et le dialogue permanent avec le parti au pouvoir en vue de :
-Rétablir la confiance entre les acteurs politiques
-Rassurer les tenants actuels du pouvoir
En effet, dès 2010, notre démarche politique est conforme aux recommandations de la CVJR qui préconisera en 2011 une nouvelle vision de la société togolaise qui « implique un changement de mentalité, d’attitude et d’habitudes pour rompre avec les pratiques de méfiance… la CVJR estime que le concept d’alternance politique fasse l’objet d’un consensus entre les acteurs politiques, qu’il soit compris non comme l’occasion d’une revanche ou d’une chasse aux sorcières… La CVJR soutient que l’alternance politique ne doit pas être comprise comme une occasion de vengeance ou d’exclusion des autres … » (Rapport final CVJR page 248).
Cependant, dans le contexte actuel de tension et conformément à la ligne politique de l’UFC qui est « d’œuvrer pour une alternance pacifique par les moyens de dialogue et de prévention des conflits », le Président national de l’UFC, Gilchrist Olympio a œuvré activement auprès du Président de la République afin que l’agenda politique des réformes soit accéléré et qu’il s’accorde avec les conclusions obtenues au sein du comité de Suivi de l’accord UFC-RPT et les recommandations de la CVJR, notamment :
-« Le Président de la République est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq (05) ans, renouvelable une seule fois » (Rapport final CVJR page 250).
-Un mode de scrutin garantissent l’élection du Chef de l’Etat à la majorité des suffrages exprimés; d’autre part, à assurer une représentation fidèle de toutes les sensibilités politiques » (rapport final CVJR page 250).
Face aux enjeux de l’heure favorisés par les projets gouvernementaux de réformes constitutionnelles, il est nécessaire que tous les courants politiques soient consultés afin qu’un compromis soit trouvé.
L’objectif de la rencontre est d’expliquer la position de l’UFC et de solliciter l’engagement des diplomates pour une résolution et diplomatique de cette crise.

 

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