Plus fort2

A son entrée au Gouvernement, les Togolais lui faisaient confiance. Et pour cause : en tant que Secrétaire Général du ministère de l’Education et de la Recherche, il avait mené une lutte réussie contre le blanchiment des aides et bourses universitaires en prédilection depuis l’ère Koffi Sama.

Jusqu’en 2002, il était fréquent de voir les étudiants dans les rues pour investir le cabinet de cet ex ministre et ex Premier ministre pour réclamer le déblocage des aides et bourses. Koffi Sama n’hésitait pas à opérer des omissions volontaires ou à retarder le paiement de ces allocations en déposant les fonds sur un compte privé pour lui produire des intérêts. Et quand il y avait brouille, il était le premier à courir raconter au Président Eyadema que les étudiants étaient manipulés par l’opposition.

Pour avoir assaini le secteur, Ayassor Otèth Adji était apprécié comme un professeur qui fait et applique ce qu’il enseigne. Quand il accède au poste de ministre de l’économie et des Finances en passant par le Secrétariat général de la Présidence de la République, il était allé pour réussir, parce que le projet de société du Président, « Les 20 PLUS DE FAURE » était bien avalisés par les institutions de Breton Wood et l’ensemble des partenaires stratégiques du Togo. Sa grande réussite est la tenue de l’agenda présidentiel en matière de réformes économiques.

Par contre, il a empêché l’accomplissement des missions de plusieurs institutions et n’a pas respecté la Cour des Comptes. Cette institution n’a jamais eu tâche aisée dans toutes les administrations centrales ou Entreprises publiques où il préside le Conseil de surveillance. Il s’en est approprié une, la Société d’administration du Fonds d’entretien routier (SAFER). Là, personne ne dément que seuls les natifs de Défalé proches d’Ayassor ou ayant un intérêt certain – mariage par exemple – avec un natif de cette localité. Depuis 2012, un réseau de vente de tickets parallèles aux péages de Davié et de Zanguera été démasqué et le rapport fait au ministre des transports d’alors. Ce dernier a effectivement réussi à identifier les faussaires qui continuent, contre attente, les opérations de détournement de deniers publics.

La mise en place de la vidéosurveillance n’y a rien changé. Ayassor a créé une « nouvelle génération de douaniers », allusion faite par à l’insolence financière dans laquelle baignent des agents de la SAFER. Ceci est valable pour les péages de Zanguéra, Davié, Aného, Sotouboua, etc.

Le Chef de l’Etat écoute, il ne parle pas, mais agit. Et cette action doit aller dans le sens qui ne fait plus rares les ministres d’Etat les porte-parole dans l’équipe gouvernementale, au point de se considérer comme exceptionnels et indispensables. L’ex ministre Pascal Bodjona, n’a pas hésité, lors d’une conférence avec ses avocats du CST à Eda Oba, à se moquer du gouvernement en disant que depuis son départ, le gouvernement n’a plus trouvé de porte-parole pour le remplacer.

Le Togo n’a plus besoin de ministres forts comme ou plus forts qu’Ayassor !

Rosenbloom ADOUKOUNA

 

Source : www.togopage.com