Dans un univers où l’activité sexuelle est de plus en plus intense, les grossesses involontaires ne sont plus des surprises pour les populations. Si par conviction religieuse ou autres, quelques unes  sont obligées ou décident de garder le fœtus, elles sont nombreuses à s’en débarrasser avant son arrivée à terme. Curetages, prise des produits pharmaceutiques, des tisanes, des boissons de brasserie, des activités sportives intenses, telles sont entre autres les techniques d’avortement les plus pratiquées au Togo. Bientôt 5 ans après l’adoption de la loi réglementant les interruptions volontaires de grossesses au Togo, le nombre des femmes qui se font avorter a-t-elle pour autant diminuer ? La réponse dans cet article.

Depuis fin 2007, ne décide plus de se faire avorter qui veut au Togo. Seuls les cas de grossesse  provenant d’une relation incestueuse, ou d’un viol ou encore qui met en danger  la vie de la mère sont autorisés par le législateur. Force est de constater que cette loi sensée réglementer la pratique ne produit pas l’effet escompté.

Des jeunes filles et femmes ( élèves, étudiantes, apprentis surtout)  pratiquent sans aucun contrôle  l’avortement, constate lomeinfos.  Les plus jeunes de peur que leur état de grossesse ne soit connu de tous en allant dans les centres hospitaliers préfèrent suivre les conseils des amies qui souvent sont déjà passées  par là. « Avec 10 comprimés de nivaquine, une grande bouteille de Guinness ou encore du Sédaspire à 75f, l’avortement passe sans bruit », nous raconte Julia une étudiante en 1ère année au département d’Anglais.

Cette hasardeuse technique  n’est pas sans risque, nous explique Christian jeune médecin dans une clinique de la capitale : «  Ces filles ignorent généralement les effets secondaires de ces  produits. A un stade avancé de la grossesse, ils  peuvent peut-être interrompre l’évolution du fœtus. Cependant le placenta ne sort pas, ce qui cause de véritables complications. »

 Malgré ces dangers souvent négligés elles sont encore nombreuses à pratiquer personnellement l’IVG.  Les raisons évoquées sont entre autre sont la honte qu’elles subiraient si l’information se dispersait, la folle colère des parents, l’ignorance de l’auteur de la grossesse, son manque de moyens financier (au cas où il est connu), leur âge relativement jeune, et les études à terminer.

Ce désir de plus en plus pressant des filles et femmes de mettre fin volontairement à des grossesses fait l’affaire de quelques médecins et assistants médicaux de moralité douteuse. Selon les recoupements le prix du curetage bascule entre 15000 et 30.000f cfa. Tout dépendrait de l’âge du fœtus. Sans surprise ces personnes ne posent pas beaucoup de questions avant de passer à l’acte. « Il m’a emmené dans une pièce dans sa maison. Il m’a demandé si mon mec était d’accord pour l’avortement. Ensuite il m’a donné le prix et  se fut le début de l’intervention », nous confie cliente qui préfère garder l’anonymat. D’après cette dernière l’opération s’est faite sous anesthésie et cela n’a duré que quelques minutes sans douleur, juste un peu de vertige.

Tout porte à croire qu’un curetage bien fait présente moins de risque que les prises non contrôlées de comprimés. Cependant lorsqu’il est mal fait ou répété  il expose la cliente à une stérilité définitive. Les parois de l’utérus fragilisés ne peuvent plus retenir l’œuf, ce qui expliquerait certaine fausses couches. Avis aux amateurs.

 

 

Tag #avortement #dangers avortement #grossesse #sexe